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La morsure : un sujet qui fait grincer des dents !

La morsure est l’un des comportements qui inquiètent souvent les adultes en crèche ou en milieu scolaire. Dans cette newsletter, nous explorons les raisons qui poussent certains enfants à mordre et comment les professionnel.les peuvent aborder ce comportement de manière constructive.

La perception que les enfants d’aujourd’hui seraient plus violents, plus agités, et plus difficiles qu’avant persiste parmi de nombreux professionnels de l’enfance, mais elle repose davantage sur des impressions que sur des faits avérés. Aucune étude scientifique ou statistique ne valide cette idée d’une « crise » du comportement chez les jeunes. Bien souvent, cette perception est en réalité un reflet des changements dans les méthodes d’éducation et des attentes sociales vis-à-vis des enfants, plutôt qu’un indicateur d’un comportement plus difficile ou violent des jeunes générations.

Pour répondre à l’affirmation « À mon époque, les enfants ne mordaient pas autant! », on peut nuancer en expliquant que les comportements liés aux morsures, aux cris ou à la violence sont des étapes normales du développement chez le jeune enfant. Ces comportements surviennent à chaque génération, mais notre compréhension et nos façons de les interpréter ont évolué. En réalité, les enfants d’autrefois présentaient probablement des comportements similaires, mais les attentes des adultes et les contextes sociaux de l’époque faisaient que ces gestes étaient perçus ou gérés différemment.

Autrefois, ce type de comportement pouvait être minimisé ou réprimé de manière stricte. Aujourd’hui, les approches éducatives modernes encouragent plutôt une compréhension plus empathique de ces comportements, visant à aider les enfants à exprimer leurs besoins autrement et à mieux gérer leurs émotions.

De plus, le changement dans les structures familiales, le rythme de vie plus rapide et les stimulations constantes peuvent créer un environnement où les enfants sont parfois plus exposés à des situations stressantes, ce qui peut augmenter des comportements d’agressivité temporaires comme la morsure.

Finalement, il est bon de rappeler que le regard sur le comportement des enfants est influencé par nos propres souvenirs d’enfance et que, souvent, on oublie la réalité de ce qu’était être un enfant. Les comportements des jeunes n’ont pas fondamentalement changé, mais nos méthodes et nos attentes ont évolué.

 

La morsure est une expression fréquente chez le jeune enfant, surtout en collectivité, où l’anxiété, la frustration, et un manque de moyens pour exprimer leurs émotions peuvent générer des tensions que l’enfant exprime parfois physiquement. Les recherches montrent que la morsure peut être liée à un besoin de communiquer quand les capacités langagières ne sont pas encore suffisamment développées, mais aussi être une réponse à des facteurs de stress environnementaux, tels que la séparation avec ses parents, la surcharge sensorielle ou les transitions, qui accentuent la tension émotionnelle .

Certains enfants peuvent avoir plus de mal à gérer la séparation d’avec leurs parents ou les interactions sociales, ce qui déclenche chez eux une forme d’inquiétude ou d’angoisse diffuse. Contrairement aux peurs spécifiques et passagères face à des stimuli reconnaissables (comme l’orage ou les monstres), cette anxiété peut être constante, et la morsure devient alors une manière de relâcher cette tension intérieure. Des études suggèrent d’adapter les espaces de vie et de prévoir des zones calmes pour aider à réduire cette surcharge sensorielle et mieux soutenir l’enfant dans la gestion de ses émotions .

 

Les comportements difficiles chez les enfants peuvent souvent nous amener, en tant qu’adultes, à nous focaliser uniquement sur les aspects négatifs. Pourtant, ces comportements sont bien souvent la manifestation d’une difficulté à exprimer des émotions autrement, et non pas une « volonté de nuire ».

Prendre le temps d’observer l’enfant dans son ensemble — pas seulement lorsqu’il se comporte de manière difficile, mais aussi dans ses moments calmes, joyeux ou affectueux — aide à dédramatiser les interactions conflictuelles. En notant par exemple les situations où l’enfant interagit de façon positive avec d’autres enfants ou lorsqu’il manifeste de la curiosité ou de la joie, les adultes peuvent redécouvrir un portrait plus nuancé de l’enfant.

Cette approche d’observation, aussi simple que de noter les comportements positifs à côté des comportements difficiles, permet souvent de sortir d’un cercle de stress. Non seulement cela redonne aux adultes confiance dans leur capacité à gérer la situation, mais cela renforce aussi le lien de confiance et de bienveillance avec l’enfant. Il se sent alors moins « étiqueté » et peut à son tour être plus réceptif aux interactions positives. Ce changement de perspective n’est pas seulement bénéfique pour l’enfant ; il contribue à créer un environnement où chacun se sent mieux soutenu et compris.